jeudi 28 août 2014

Une page sur Franck Goursin dans la dépêche du bassin.

Personnage atypique, bodyboardeur passionné, Franck Goursin sera, ce week-end, dans les vagues de la Salie pour la seconde étape de la Coupe de France. Rencontre avec ce vétéran de la glisse, devenu une star, un peu malgré lui. Franck Goursin n’est ni champion de France, ni champion du monde… Pourtant, cet Andernosien, licen- cié au Surf Club de la Presqu’île,
est connu dans presque tous les hauts lieux de glisse en France. Sur le web, les vidéos où il raconte ses performances, avec enthou- siasme et ingénuité, l’ont rendu populaire dans le milieu de la glisse. À 43 ans, ce bodyboardeur a derrière lui 25 ans de pratique. « Pour les jeunes, je suis un peu une légende », sourit-il. « Lorsque Maxime Castillo - champion du monde junior arcachonnais - et les autres jeunes ont démarré, cela faisait déjà quinze ou vingt ans que j’étais dans l’eau. » Et chez les bodyboardeurs, on ne dit pas vétéran, mais « Master », voire « Grand Master » pour les 41 - 45 ans. Une catégorie qu’il exhibe avec fierté, tel un blase. Alors oui, au milieu des gamins aux longs cheveux blonds et des “riders” aux styles impeccables, Franck Gour- sin - grand brun à la tignasse fri- sée - détonne. Personnage entier et indissociable de sa planche, il a fait de son sport plus qu’une
passion, un véritable art de vivre. Qu’il pleuve ou qu’il vente, par dix ou trente degrés, ce quadragé- naire écume les meilleurs spots du Bassin et de Gironde depuis des lustres… « Je me suis souvent raccroché au bodyboard, cela m’a permis de surmonter des épreuves difficiles », confie-t-il en évoquant les embûches et les vicissitudes qui ont jalonné son parcours. Gants et cagoule à “Pantoufle” Fils unique, c’est à douze ans, à la piscine de Langon, qu’il apprend à nager avant de découvrir le body- board à l’adolescence. « 1989, ma mère m’offre mon premier bodyboard. À l’époque c’était une simple planche en mousse. » Dès lors, Franck Goursin fera corps avec sa “board”. Hourtin, Laca- nau, Hossegor, Anglet, Le Porge et désormais Lège-Cap-Ferret… Le rider fréquente, au fil des années, bon nombre de clubs aquitains en
participant à toutes les compéti- tions locales. Avec quelques belles performances comme ses 52e et 55e places au Tour européen au début des années 2000, ainsi que des compétitions au Maroc, au Portugal ou encore en Irlande : « J’ai mis trois jours en voiture pour y aller ! » Et en bodyboardeur obstiné, Franck Goursin n’abdique jamais, « progressant même d’années en années », selon lui. « J’y suis tous les jours. Je suis un bodyboardeur des quatre saisons, au Grand Crohot, aux puits de pétrole du Cap-Ferret, à la Salie ou à “Pantoufle”, pas très loin du Truc Vert. » Franck Goursin bouge partout, au gré de la météo. Je regarde la hauteur et la fréquence des vagues. Une toutes les dix secondes, c’est le top. Et le vent d’Est aussi pour que les vagues soient tubulaires. » Même quand l’océan est un lac, Franck Goursin n’est pas bien loin. « Je m’entraîne à ramer car en compétition, on
n’a pas beaucoup de temps, ou à faire des canards sous l’eau, c’est- à-dire plonger sous la vague. » Et lorsqu’il fait froid, armé d’une cagoule, de gants, de chaussons, il glisse aussi. « L’hiver, les vagues sont les plus belles. Et chaque année, j’invente une figure que les débutants ou les bodyboardeurs confirmés peuvent faire. » Rien que le nom de la nouvelle, “Air pro- jet 360 Air”, donne le ton… « Un petit point rouge  au loin » Allongé sur sa planche, Franck Goursin ne pense alors qu’à une chose, le tube. « Sur l’eau, je sais être agressif et radical quand il faut. La figure reine de notre sport, c’est le tube. » Mais ni foufou, ni casse-cou, il n’est pas du genre à tenter l’impossible. « Les grosses vagues, ce n’est pas ma tasse de thé. Je les préfère de 50 cm à 1,5 mètre. » Une fois seulement, le bodyboardeur a connu une sacrée frayeur. « Je me suis retrouvé à trois kilomètres de la côte à Capbreton. Depuis le port, les gens voyaient un petit point rouge au loin, c’était moi. Les secours m’ont hélitreuillé avec ma planche. » Ce n’est pourtant pas ce qui a décou- ragé l’Andernosien qui ne rate aucun rendez-vous avec l’océan. « Je ne peux pas m’en passer. Le matin, quand vous voyez la plage désertique, les oiseaux migrateurs qui vous volent au-dessus et les maîtres-nageurs qui s’entraînent à côté… » Ce week-end, il sera aux côtés des plus grands riders pour l’étape testerine de la Coupe de France. Pas forcément pour tutoyer les meilleurs mais pour s’enrichir, encore et toujours. « Je représente ma ville, mon club et le Bassin.  “
[ J-B.L. ]
FRANCK GOURSIN, FIGURE DU BODYBOARD « Pour les jeunes, je suis une légende »
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